TEMOIGNAGE D’UNE SURVIVANTE DE LA VIOLENCE SEXUELLE

 

Deborah une fille majeure de 20 ans est orpheline de père et de mère. Sa mère a été tuée par la famille de son père cherchait à ôter la vie à tous les orphelins.  Cette menace de mort a poussé Deborah à abandonner sa propre famille pour se réfugier dans une famille d’accueil dans le même village à Magheria (une agglomération située à quarantaine de kilomètre de la ville de Butembo).  

Elle et ses 3 amies ont décidé d’aller chercher les moyens de survie à travers les travaux de champ dans une des concessions vers Kipese et en commun accord à cause de la distance, elles ont décidé de camper dans une concession où elles ont trouvé du boulot. 

Par malheur, le 24 Novembre 2019, 7 hommes avec une arme à feu et des armes blanches sont arrivés la nuit dans leur case vers 19h avec beaucoup des menaces de mort. Elles ne pouvaient pas appeler au secours ni  se défendre, et moins encore se sauver en courant. Aucun voisin n’était proche de leur abri. Toutes les 4 filles ont été systématiquement violées, et Deborah le sera par 2 hommes inconnus.

Très tôt le matin elles ont décidé de retourner au village et malheureusement, elles ont gardé silence car culturellement dans la tribu nande et en plus dans le village,  la culture de porter plainte reste encore un tabou. En Janvier 2020, toutes les quatre se sont retrouvées enceintes. Sans aucun soutien, les 4 filles ont encore décidé d’aller voir le féticheur du village pour avorter. Elles ont payé au féticheur les fonds qu’elles avaient gagnées et chacune d’elles a reçu des produits indigènes à consomme sur place.  Notons que, ses 3 amies ont utilisé les produits selon l’orientation du féticheur, et la nuit même les 3 filles ont avorté.

Par contre, Deborah  a résisté en changeant d’avis car elle s’est souvenue de ce que sa mère disait «dans notre famille si tu provoques l’avortement tu va mourir ». Ceci l’a poussé à récupérer, puis garder le produit reçu sous prétexte qu’elle le boira à domicile après avoir usé de la malignité qui lui a valu la confiance du féticheur. Aussitôt à domicile, elle jeta ladite recette dans la latrine.

En Juin 2020, les menaces de mort par la famille de son père ont été encore deux fois plus fort au point que Deborah a décidé  de quitter leur village pour une destination inconnue en quête de la paix intérieure.

Par chance un taximan la transporta en voiture jusqu’au village de Mataba où elle a été accueillie par une famille volontaire. Comme les membres de l’A.S de Mataba savent que la CPN est gratuite dans leur FOSA, la mère de la famille d’accueil l’a orienté à la CPN 1 (en Juin 2020), donc au 7ième mois de la grossesse.  Une semaine après, la mère de la famille d’accueil s’est débarrassée d’elle, l’encourageant de chercher la prochaine assistance ailleurs. Heureusement pour elle, la société civile locale et les leaders locaux, décidèrent sa prise en charge par l’un des RECO du milieu jusqu’à l’accouchement; ce qui fut fait.

PPSSP à son tour lui est venu en aide avec les non-vivres pour préparer son accouchement intervenu le 25 Aout 2020 au CH Kabasha.

Leave a Comment