Histoire du Succès : LE PPSSP : UN POUVOIR TRANSFORMATEUR HORS-PAIR

Par  Gabriel MOLISO, Chef de Département de Recherche et Communication du PPSSP asbl

« Le PPSSP, a un pouvoir transformateur hors-pair, j’y ai appris la vie de collaboration, le pouvoir de sensibiliser les autres sur la santé et la joie de se savoir toujours soutenu par cette organisation« . Voix émue, sourire radieux et regard pétillant, Albert* dépeint tendrement et avec ferveur le travail avec PPSSP comme sa seconde famille ; même après le départ du PPSSP je resterai un vaillant sensibilisateur renchérit -il. Ce vieux de 57 ans dont sa vie a été ponctuée de nombreuses péripéties (ivresse, diarrhées à répétition dans sa maison, hospitalisation à répétition de membres de sa famille pour des diarrhées qu’il qualifiait de sorcellerie dans sa maison ; deux de ses enfants ont même trouvé la mort à cause d’une déshydratation sévère liée à la diarrhée), est aujourd’hui comme un phénix qui renaît de ses cendres.

L’agent du PPSSP en entretien avec M. Albert, un des bénéficiaires du projet urgence en aire de santé de Sake, zone de santé de Kirotshe, province du nord Kivu, RDC en Avril 2022. Albert a bien profité de l’activité du projet PPSSP pour promouvoir l’hygiène et l’assainissement dans son ménage et par conséquent mettre sa famille à l’abri du danger.

Père de 7 enfants et plusieurs petits-fils, Albert est un membre de la communauté de Sake en zone de santé de Kirotshe, territoire de Masisi, province du nord Kivu en RDC, non actif et non motivé dans le petit projet villageois de développement. Des mouvements des organisations non gouvernementales qui passaient dans son village pour des projets de promotion de santé publique notamment des travaux d’aménagement de sources et d’autres activités d’hygiène et assainissement ; intéressaient moins M. Albert qui, continuait toujours à consommer avec sa famille l’eau salle du Lac Kivu située à quelques centaines mètres de sa maison.

Parent mouvementé, à l’âge de 47 ans, Albert, a même choisi d’enfiler la casquette du « vieux désintéressé du village » glissant ainsi sur la pente dangereuse de l’alcool.

A la rencontre d’un agent du PPSSP, regard rivé au sol, le regret dans la voix, bras croisés autour du genou, le vieux Albert parle difficilement de cette sombre époque de sa vie :  » Je suis resté plongé dans ce film d’horreur sept longues années, c’est aujourd’hui que je réalise tristement que j’ai vraiment perdu mon temps, j’ai contribué même à la mort de mes deux enfants ; tout mon petit revenu était plus utilisé pour l’alcool et pour les soins de santé de ma famille souvent pour de diarrhées à répétition, je pensais toujours à un mauvais sort me jetait par mes voisins ; et si ce n’était pas aux sensibilisations du PPSSP, je ne sais quoi ma famille et moi serions devenus ». En effet, après avoir eu ras-le-bol d’être le  » mauvais vieux du village ne s’intéressant pas aux affaires », Albert, est devenu envieux de quelques-uns de ses voisins qui observaient les mesures d’hygiène et d’assainissement et qui utilisaient souvent les eaux de points aménagée, des latrines propres et par conséquent avaient moins d’épisodes de maladies dans leurs familles. Pendant que le PPSSP sensibilise les membres de villages de Sake et à l’occasion sélectionner les membres de comité de gestion de points d’eau potable pour la formation en gestion/maintenance et de l’importance de l’utilisation de l’eau potable. Albert est tombé amoureux de cette structure et par la suite fut formé par PPSSP avec 8 autres personnes. Il qualifie aujourd’hui d’une des meilleures décisions de sa vie, l’adhésion au comité de gestion de points d’eau potable de son village.

Pour Albert, le fait d’être formé et être un membre actif du COGEP (comité de gestion de point d’eau potable) fait maintenant partie intégrante de sa vie et de son identité. Les notions de santé apprises pendant les formations de COGEP sont devenues une seconde nature pour lui. Et fièrement, il parle de sa transformation, et de l’homme responsable qu’il est devenu grâce à ces notions acquises ; « je suis devenu un type bien », dit-il, souriant ; je veux influencer toute ma famille à observer les mesures d’hygiène et à utiliser l’eau des points aménagés et protégés au détriment des eaux du lac qu’utilisait ma famille ; et pour laquelle je viens de comprendre que c’était la cause même de nombreux épisodes de diarrhées à répétition et d’hospitalisation dans ma famille ».

Sa détermination et son courage lui ont valu l’affection et la confiance de membres de sa communauté, et désormais, il est l’heureux porteur de la responsabilité de la présidence de comité de gestion de point d’eau potable dans son village Sake. Ce sont des responsabilités que Albert considère consciencieusement, il aime profondément ce qu’il fait, et est conscient que tout le village attend sûrement beaucoup de lui.

Même s’il a un passé individuel et familial plus ou moins sombre, Albert, ne se sent nullement exclu ; par contre il revêt une nouvelle image au sein de toute la communauté de son village. Albert n’est plus cet « homme qui se désintéressait de tout » et qui vivait sans rêve et perdu. Mais aujourd’hui grâce à PPSSP, il a retrouvé son chemin, et peut encore rêver d’une vie meilleure pour lui, sa famille et sa communauté ; et cette fois, il a une idée claire « je serai un grand sensibilisateur dans ma famille et dans ma communauté, et un grand organisateur des travaux d’assainissement dans le village, je crois et c’est possible »

le vrai nom est masqué par celui d’Albert

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